Il saura tenir ouvertes les portes

de l'Auberge de jeunesse Adveniat

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Visage ouvert, écoute attentive, Christophe Husson, 40 ans, est bien placé pour accueillir les jeunes qui frapperont aux portes de l'Auberge de jeunesse Adveniat, ouvertes à partir de ce premier juin 2010, au 10 rue François 1er . Il sait d'expérience que trouver sa voie, pour un jeune, passe par des cheminements imprévus, des rencontres qui vont compter dans une vie. Comment, lui, l'aîné de trois frères, avec un père ouvrier d'état, une mère à la maison, tous deux connaissant des problèmes d'alcool, placé donc en famille d'accueil à l'âge de 7 ans, comment, dans ces conditions, est-il aujourd'hui jeune prêtre assomptionniste ? Christophe Husson livre le récit de ce “cheminement personnel vers le Christ”.

 

L’exemple d’une famille d’accueil

Tout part de cette famille d'accueil de l'Essonne. “Il y avait un temps de prière chaque soir. Cela m’a interpellé peu à peu. Puis j’ai demandé à accompagner les membres de cette famille à la messe. Assez vite, j’ai pu commencer ce qu'on appelle une catéchèse à la maison. Avec l'aumônerie, j'ai avancé. J’ai été baptisé à 17 ans”. Comme beaucoup de jeunes, Christophe connaît alors “un moment de flottement”. Il ouvre de temps en temps la Bible offerte par la Paroisse. Après la classe de troisième, il fait des études d’horticulture qui se terminent par l'obtention d'un brevet d’horticulteur pépiniériste. à 19 ans, une autre vocation s'affirme, une vocation qui devient évidente : “Le prêtre me renvoyait l’image d’un homme heureux, abordable, dit-il. J’ai commencé à me dire : pourquoi pas moi ? C’est lors de mon service militaire à l’école Polytechnique, que j’ai réellement senti l’appel du Christ : “Veux-tu me suivre ?” Je n’ai jamais douté de cet appel. Il ne m’a jamais quitté. Il est vraiment mon lieu de fondation !”

 

Les rencontres qui marquent

Suit pour Christophe, l'accompagnement, six années durant, d'un père Jésuite, l’aumônier militaire de l’école ; la découverte et l'expérience de la vie monastique à l’Abbaye Sainte-Anne-de-Kergonan (56) ; l'engagement en paroisse comme animateur d’aumônerie, une année de discernement au presbytérat dans le Diocèse d’évry. Christophe se dit profondément marqué par “tous ces visages, toutes ces vies de prêtres en diocèse et en paroisse” dont il se souvient parfaitement.

C’est au cours de ces années de discernement qu’il rencontre un Père Assomptionniste. Cela confirmera son désir de vie religieuse : “Une brochure proposait un temps de vie partagé au sein d’une communauté d'Assomptionnistes. Leur accueil, leur vie fraternelle et de prières ont fait que de suite, je m’y suis senti à ma place”.

Suivent ensuite une année de postulat, puis de noviciat, la Profession temporaire en 1998. Puis deux ans de cours à l'Institut Catholique de Paris où Christophe Husson décroche son Diplôme universitaire d’études religieuses (I.E.R.).

Suivent encore six années d’études au séminaire Saint-Sulpice, à Issy-les-Moulineaux.

Il prononce ses vœux définitifs en 2001. Le Père Christophe Husson sera ordonné prêtre en juin 2005. Il a 35 ans.

 

Quoi que tu aies fait dans ta vie

L'ancien chef scout pratique l'accompagnement des malades du sida en accueil de jour au sein de l’association “Thibériade”, créée par le Cardinal Jean-Marie Lustiger.

Il est aumônier de prison durant plus de six ans à la Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis. Il commence par une mission auprès des jeunes détenus, puis devient responsable de l’aumônerie d’un bâtiment de 800 détenus.

Le Père Christophe vit désormais à plein sa vocation sacerdotale. “Familles détruites, alcoolisme, jeunes battus et mal-aimés, j’ai été très touché par le parcours de nombre de ces personnes détenues qui ressemblaient parfois à ce que j’ai pu vivre !” avoue-t-il.

Désormais, avec deux autres frères de sa communauté, il portera la responsabilité matérielle et spirituelle de l’auberge de jeunesse Adveniat, au 10, rue François 1er. Un lieu d’hébergement et d’annonce de la Foi “sans complexe”, destiné aux jeunes de tous pays de passage à Paris, mais ouvert aussi aux étudiants à l’année désireux de partager une vie communautaire. “Ce lieu pourra montrer qu’être chrétien, ce n’est pas être ringard, résume le Père Husson. Pour moi, être prêtre, c’est être témoin du Christ et de son amour pour chaque homme, quelle que soit sa vie. Avec ce message : Quoi que tu aies fait dans ta vie, Dieu t’aime. Tu as le droit de te relever. Et rien ne peut te retirer ta dignité d’homme !”

De cela, il en a pris conscience dans son ministère auprès des personnes incarcérées.

Odile Douroux

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