Souvenez-vous d'eux...
Geneviève EDOUARD
Souvenez-vous d'eux...
Jacques LECORRE
Souvenez-vous d'eux...
Catherine DAMESIN
Souvenez-vous d'eux...
Nicole DEBOISSY
Souvenez-vous d'eux...
Daniel Vernade
Souvenez-vous d'eux...
Soeur Marie du Calvaire
Souvenez-vous d'eux...
Georgette ARDILLON
Souvenez-vous d'eux...
Alain GANASSI
Souvenez-vous d'eux...
Jean-Luc MACIA
Souvenez-vous d'eux...
Abdelaziz HAMROUNI
Souvenez-vous d'eux...
Henri TINCQ

Claude Bourçois s'est éteint le 16 janvier 2019, à l'âge de 93 ans, dans sa ville natale de Saint-Malo, entouré de sa famille. Il rejoint ainsi son épouse, Jacqueline, décédée 2 ans plus tôt.

Responsable de la JEC pour la région Bretagne pendant la guerre, Claude Bourçois joua un rôle actif dans la libération de Rennes. Licencié ès lettres et diplômé de l'IEP de Paris, il a d”abord occupé divers postes de direction dans l'industrie puis devient, en 1957, secrétaire général de la Bonne Presse (ancienne dénomination de Bayard Presse). Nommé en 1960 directeur administratif et financier puis directeur général adjoint et enfin vice-président, il quitta le groupe en 1985 pour se consacrer à des projets personnels. De 1991 à 1994, il fut président du Conseil de surveillance de Bayard Presse.


Une réaction de Yann Manac'h :

"Je viens d’apprendre, avec une très grande émotion le décès de Claude Bourçois. Je le savais depuis quelques années très affaibli. Mais le départ d’un véritable ami est toujours difficile.

Claude est celui qui m’a embauché. Il y a ….. 50 ans. Un temps j’avais hésité à répondre à l’offre de « la Maison de la Bonne Presse » Et la rencontre avec Claude fut décisive: j’avais vraiment envie de travailler avec cet homme dont je partageais pleinement les convictions et le sens de l’humain.

Il a été , rapidement , mon « patron » direct, devenu très vite un guide pour le très jeune responsable du personnel que j’étais et un ami premier témoin d’événements qui ont profondément touché ma vie, notamment la maladie et le décès de Marie Françoise.

Son professionnalisme, son intelligence brillante celle « de la tête » et surtout celle du coeur ont toujours été un exemple pour moi.

Avec Jean Gélamur, il fut longtemps l’âme de notre maison et nous lui devons beaucoup.

A Dieu, Claude. Pour moi tu seras toujours présent. Tes petits messages qui venaient de temps en temps sur ma boite vont me manquer. "


Une réaction de Christian Blanchon (Bayard 1977-2001) :

"Avant j'essayais de résoudre tout problème par une succession de choix binaires. Je pensais en noir ou blanc.

Claude Bourçois m'a (patiemment) appris à penser en cherchant en permanence ce qui associe plus que qui dissocie, à penser en couleur en quelque sorte. C'est beaucoup plus difficile, le cheminement est incertain mais combien plus efficace sur le long terme.

Infini merci Claude !"


Une réaction de Bernard Porte :

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Convictions et fidélité

Évoquer la figure de Claude Bourçois , c’est plonger dans le rapport intime qu’il tenait entre spiritualité et action.

Claude vient de nous quitter à quatre vingt treize ans. Nous quitter ,car même s’il avait toujours voulu garder une saine distance entre sa vie personnelle et l’entreprise, il restait très présent par les relations qu’il avait nouées à Bayard Presse, par l’empreinte qu’il a donné à l’entreprise ; il était présent dans les générations de cadres et de salariés ,qu’il avait inspirés et animés .

Entré en 1957 à la Maison de la Bonne Presse, Claude Bourçois faisait partie de cette poignée , -d’aucuns disaient cohorte- de militants et de responsables issus des mouvements d’Action Catholique et du scoutisme.

Ce fut dans les années cinquante l’arrivée d’un sang nouveau. Roger Lavialle, Robert Baguet, Claude Bourçois, plus tard Mijo et Yves Beccaria, furent les acteurs de cet apport essentiel dans l’histoire de la presse catholique et, osons le mot , de l’Église Catholique.

Pour sa part Claude Bourçois, convaincu de l’importance de la presse dans la société moderne, a cherché à traduire sa foi dans la vie quotidienne de l’entreprise. Une foi de breton, chevillée au corps, alimentée en permanence par la prière- avec son épouse Jacqueline il avait proposé, dans un dossier, qui circule encore, des cheminements de prière et de de méditation. C’était une foi rigoureuse, parfois teintée de jansénisme, une foi exigeante et dont il témoignait dans sa vie personnelle.

Sa chambre avait tout de la cellule monacale, sauf peut-être la couverture colorée de son lit tissée par ses soins, car il avait la préoccupation du «  faire » . Combien de gens étaient surpris de trouver dans le train Paris Rennes le directeur général de la première entreprise de presse catholique en train de démêler ses écheveaux de laine brute, avant les teindre !

Responsable administratif et financier de l’entreprise, il voulait en permanence articuler relation à Dieu et activité professionnelle. Son passage dans l’industrie lui a permis d’insuffler dans l’entreprise les indispensables modernisations : mécanisation puis informatisation des services administratifs, instauration d’un contrôle de gestion efficace….Pour autant Claude Bourçois était attentif au contenu des publications,soucieux qu’elles traduisent le mieux possible le message évangélique. Devenu directeur général en charge des publications, il a été le promoteur des chartes rédactionnelles. Parmi tous les titres édités il attachait une attention affectueuse au Pélerin, et mit tout son poids pour emporter la décision de publier Prions en Eglise.

Homme discret et réservé, il avait laissé à d’autres le devant des estrades. Sa chaleur personnelle, sa disponibilité et son écoute, son attention aux personnes, son rayonnement frappaient tous ceux qui le rencontraient. Il était séduisant par ses qualités, sa profondeur, la richesse de son caractère.
Des incidents de santé, et sans doute aussi la volonté de vivre autre chose, l’amenèrent à limiter son temps de présence à Paris à trois jours par semaine. Le reste du temps il vivait en Bretagne où il s’engagea dans des actions conformes à ses aspirations spirituelles. Pendant longtemps sa femme et lui vécurent une expérience de vie communautaire au « Val Martel », antenne dominicaine bretonne,créee par le Père Lintanf.

Conjuguant spiritualité dominicaine et pauvreté franciscaine, Claude « aérait » en permanence les équipes de l’entreprise. Persuadé que seul l’apport des uns et des autres répondait aux exigences fondamentales d’une entreprise il a favorisé toutes les structures participatives.

Ses réserves sur l’institution Eglise ne diminuaient en rien sa fidélité et sa disponibilité. Son engagement total au service de la Presse Catholique et de la congrégation des Augustins de l’Assomption illustrent bien cet attachement radical à un Dieu présent à la vie des hommes.

Pour beaucoup d’entre nous Claude fut profondément un homme inspiré.

Bernard Porte
ancien président du directoire de Bayard Presse

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