Rue_Francoishusson_0004

C’est une adresse historique à plusieurs titres. C’est là, au 8, et bientôt au 10, rue François Ier, que s’installa durablement en 1860 la première communauté parisienne, forte de six Assomptionnistes.

On bâtit le long d’une rue à peine tracée et au milieu de terrains qu’occupaient encore des champs de maraîchers.

C’est là aussi que Le Pèlerin commença en 1873, là encore, sur le toît de la première chapelle, que commença La Croix en 1883.

Une seconde chapelle, plus majestueuse, fut terminée à la fin du XIXe siècle.

Elle connut nombre de célébrations, en relation avec la Maison de la Bonne Presse, qui avait d’ailleurs plusieurs de ses services dans les locaux de la rue François Ier.

L’ensemble fut vendu en 1980 pour la construction d’un hôtel résidence et d’un petit immeuble attenant où s’installa, au numéro 10, une communauté assomptionniste largement constituée de religieux travaillant à Bayard.

Avec le déménagement à Montrouge, ces religieux ont eux aussi migré vers des communautés plus proches de la porte d’Orléans. Qu’allait donc devenir le 10 rue François Ier, si souvent mis à contribution pour des réunions “bayardiennes” de tous ordres ?

 

Un choix original

Le choix que vient de faire l’Assomption est original.

Le bâtiment, complètement réaménagé, accueillera une auberge de jeunesse chrétienne de soixante-quinze chambres, à deux pas des Champs-élysées. Il s’agira d’un “lieu d’accueil très large, sans condition”, mais aussi d’un “lieu d’annonce sans complexe de l’évangile” où l’église soit “de plain-pied dans la modernité des jeunes”, mais aussi, autre originalité, d’un lieu “où l’œcuménisme se vive” au quotidien dans la rencontre.

husson_0005

Cette offre spirituelle claire s’appuiera sur des propositions libres permettant à la fois de participer à la vie religieuse de la communauté d’accueil, de visiter Paris “autrement”, ou de proposer aux jeunes d’exprimer leur générosité (donner quelques heures de bénévolat, visites différentes, rencontres avec des familles ou des communautés associées…).

L’objectif est bien de favoriser la rencontre et l’échange au-delà de la simple offre d’un hébergement. L’auberge s’appellera Adveniat, “Que vienne”, verbe latin conjugué au subjonctif et extrait de la devise de l’Assomption, “Adveniat regnum tuum”, “Que ton règne vienne”.

Une communauté, formée de religieux et de jeunes désirant faire une expérience d'approfondissement de leur foi, vit dans les locaux de l'auberge, dont elle assure l’animation, à laquelle participeront aussi d’autres églises chrétiennes. “Ils se retrouvent plusieurs fois par jour pour prier ensemble”, lit-on sur la page d’accueil du site Internet multilingue

www.adveniat-paris.org.

“Si partager leur prière vous tente, vous êtes cordialement invités et attendus !”

Christophe Husson, jeune prêtre assomptionniste, animera cette communauté (voir page 10).

Comment mieux définir ce projet peu ordinaire qu’en reprenant les termes mêmes dans lesquels ses promoteurs assomptionnistes s’adressent aux jeunes : “Notre but n'est pas de faire de la simple hôtellerie. Pour nous, l'auberge de jeunesse Adveniat est un lieu qui doit permettre à chacun et chacune d'entre vous de vivre une expérience profonde de la rencontre de l'autre. Rencontre vraie qui suppose d'être prêt à s'intéresser à la vie de celui et de celle que l'on croise. Nous chercherons par tous les moyens à vous faciliter cette rencontre au cours de votre séjour”. Et le qualificatif d’auberge de jeunesse chrétienne est affiché : “Notre foi chrétienne nous pousse à voir le visage du Christ en tout homme et femme rencontrés et, nous en sommes persuadés, rend notre vie plus belle et plus libre. Elle nous incite à aimer notre société du XXIe siècle et à lui proposer la joie qu'apporte au quotidien la vie en Christ. Cette foi, si vous le désirez, nous sommes prêts à vous en parler”.

Le 8-10 rue François Ier connut bien des commencements, et il ne semble pas devoir en perdre l’habitude !

Yves Pitette

Lire aussi l'article d'Odile Douroux : Christophe Husson